dimanche 25 décembre 2011

Ecris, bouffe, dors!

Écrivez! Je ne le dirai qu'une seule fois. Prenez un morceau de papier, votre crayon préféré, mâchouillez le un peu si vous voulez et lancez-vous! La modestie est un poids infernal, tout comme la pudeur d'ailleurs. Un fardeau qui ne devrait pas être. La plupart des gens que je croise on un talent certain, et une plume si aiguisée que la jalousie à tendance à me gratouiller l'anus quand je lis ce que font mes paires. Mais c'est une bonne chose! On est loin du langage sms, loin des conneries habituels du "il fait beau, les oiseaux chantent et papa est encore monté sur moi..." (à ce propos je vous oblige à aller dans votre libraire la plus proche pour y acheter Le festival de la couille et autres histoires vraies de Chuck Palahniuck), loin de la merde tenace, loin de tout. On peut passer de l'émerveillement à l'énervement extrêmement vite quand on se rend compte que le salaud d'en face à un toucher verbal bien plus puissant que vous ne l'aurez jamais c'est vrai. Mais c'est tellement plus intéressent aussi! Alors voilà mon impératif de noël: Écrivez! Tout rien, qu'est ce qu'on peut en avoir à foutre?! Je soupçonne mes lecteurs d'être de sournois espions en quête d'une plat-de-forme sur laquelle poser leurs planches: Allez-y! Je n'ai aucune prétention à créer quelque chose de génial, vous l'êtes surement plus que moi. Pour preuve, une amie écrira un jour ceci: 
" Des discussions nocturnes s’engagèrent de manière hasardeuse, ils ne se voyaient certes pas mais la rumeur de leur paroles demeuraient suffisantes pour leur apporter la sensation qu’ils vivaient pour quelqu’un.
Un jour, ou l’autre, la lumière s’alluma.
Il semblait qu’ils s’étaient déjà vus, dans un hier lointain et ils savaient déjà que demain ils se plairaient à se souvenir. Non point d’hallucination relative à l’amour, la réalité était fort simple. Ils s’étaient croisés dans une vie, en dehors de cette parenthèse.
«Te souviens tu? Ce jour où tu me tenais la main, la faisant monter et descendre, aller et venir de haut en bas? A cet instant, j’ai su qu’on kifferait baiser ensemble » lui dirait-il. Certainement une intuition de leur histoire future. Elle l’aimait déjà, mais elle ne lui dirait jamais ou de manière totalement équivoque.
Evidemment, elle se souvenait; et cette évocation d’une pensée qu’elle croyait perdue et corrompue puisqu’elle était seule à la conserver, la confondit dans un sentiment proche du rêve. Elle ne dit rien, sourit.
Il ne saurait jamais qui elle était. Une image surréaliste issue de son esprit et qu’il ne faudrait surtout pas bouleverser. Cynique, noire, perdue."

Nous sommes tous les enfants fous d'un monde incertain s'amusait à dire l'autre, c'est d'autant plus vrai si l'on considère que tout notre environnement socio-économique est hostile à la créativité en tant que valeur non marchande. Rien n'est important, tout est déjà crevé. Cette simple constatation devrait vous émerveiller tellement sa promesse de liberté est grande! Si tout est déjà un aperçu du néant, un échec en devenir, alors pourquoi s'inquiéter?! La réussite n'est absolument pas le but, tout juste une erreur de parcours, un accroc indécent sur le tissu de nos espérances. Foutez moi ça au feu dira le vieillard! Et alors nous n'aurons plus comme seule désir que de créer quelque chose, de nos mains ou de nos esprits, de totalement inutile. C'est tout ce que je vous souhaites. Bouffe, chie, dors. C'est déjà pas mal comme vie. Baise; c'est encore mieux. Mais ne perdez pas de vue que l'amusement reste notre dernier espace de liberté, un bastion indolent face au réalisme sadique d'une société d'inconfort. Alors il n'y a pas à hésiter. Un stylo, une page. Le monde s'offre à vous, ne le laissez pas filer.

Avec amour et volupté, nous vous souhaitons un joyeux noël.


mercredi 30 novembre 2011

Rhianna: Des fesses, un clip, de la censure.


Puisque la machine médiatique s'emballe sur la vie sexuoprofessionnel de Rihanna, on s'est dit "tiens, on pourrait tous prendre nos paquets de mouchoir déjà humide et se faire une projo du dernier clip de la belle métisse! C'est censuré, y aura donc des trucs de ouf!". Résultat de notre grattage de burnes en groupe: Pas grand-chose (et encore on est cool). A une époque où la mort visuel est partout, où la moindre pub pour déodorant suffirait à provoquer une attaque cardiaque à un vieux de 70 ans, où il est impossible d'échapper aux 8 scènes de baise et aux 3280 morts à la chaine (faut de l'action, sinon c'est taxé de bouse cinématographique), voilà qu'un clip comme celui de We Found Love est interdit de diffusion avant 22h! On voudrait pas baver mais merde, quand on tombe sur les conneries infamantes de "L'amour est aveugle" on se pose quand même la question: Qui est le tocard qui a décidé que non, We Found Love représente un danger imminent pour nos jeunes générations. Concrètement qu'est-ce qu'on y voit dans ce clip du diable:
-Deux pauvres hères qui essaye de vivre aux travers de leurs pas grand chose en y étant absolu.
-Rien que Richard Kern n'ait jamais photographié (donc tout le reste se trouve dans le socialement acceptable).
-Des portes-jarretelles (Wahou! Cachez vos fils et vos filles!)
-Des joints (Bouhouuu, c'est mal ces gens qui fûmes à la télé!)
-De l'alcool (Là sûr, on sens que la censure est carrément justifié).

 La vraie question, celle qui fait mal (mâle?), est celle que pose la censure en ces termes: Jusqu'à quel point une femme peut-elle instrumentaliser son corps? Je veux dire pour elle-même. Actrice ET bénéficiaire de l'exhibition de sa chaire. Là quand on écrit "exhibition" ça pique tellement c'est dérisoire si on compare We Found love à certains clips de rap bien gluant de machisme. Des filles à poiles? Pas de problème! On les exhibe à la manière de trophées de chasse. Qu'il n'y ai d'elles que des culs, des seins et des chattes ça ne gène personne. Parce qu'ici le corps féminin souffre d'une double perception contradictoire. Une femme montré par un homme sera la potiche normal d'une société acceptant tranquillement cette relation dominant-dominée. La femme est cantonné dans un rôle passif, "T'as une idée pétasse?! On t'emmerde, suce plutôt mon zob!" ce genre de conneries. C'est acceptable parce que les femmes montrées sont toutes des bimbos refaites. Un produit de consommation parmi tant d'autres, modulable et interchangeable. Alors quand une pute comme Rihanna se pointe avec son pauvre décolleté ou ses bas-résilles ça fou le bordel. Elle projette aux visages des spectateurs une réalité gênante. Celle qu'elle possède le choix et qu'elle choisis de s'habiller et de se comporter ainsi! Elle fume, elle bois, elle baise. Rien qu'un homme ne soit interdit de faire, mais quand c'est une femme là on hurle à la censure, à l'atteinte d'une moralité aussi stérile qu'hypocrite. On crie aux incitations de comportements autodestructeurs, au marketing du corps. Ne vous laissez pas avoir par cette sorcière en porte-jarretelles mes bonnes gens! Elle vous mangerait tout cru, vous et votre petit pénis. C'était tellement mieux quand les femmes faisaient la même chose, mais soumises aux sons d'un rappeur tout pleins de testostérones mâles.





vendredi 18 novembre 2011

On a testé pour vous: Le concert d'Anach Cuan au Zelig!

Il est 22h quand nous arrivons. L'ambiance est survoltée. Beaucoup ont fait le déplacement dans ce bar universitaire lausannois afin d'écouter le désormais incontournable groupe d'Anach Cuan. Comme on pouvait s'y attendre la bière coule à flot, littéralement. Les tables, le sol, les chaises, tout est joyeusement arrosé par un public enthousiaste. Ça on aime, on comprend. C'est ce type de soirée qui nous poussent à aimer l'humanité; parce que l'espace d'un concert les gens sont authentiques dans le plaisir qu'ils prennent, prêt à recevoir ce que le groupe apporte.
 Nous ne prenions pas un risque fou en venant chroniquer cette soirée, Anach Cuan c'est l'assurance d'une ambiance au rendez-vous. Et une fois encore ça n'a pas manqué! Dès les premières notes c'est l'embrasement, les plus proches spectateurs se mettent à danser suivi de près par ceux du fond. Tous entonnent avec liesse les refrains endiablés du groupe. En quelques minutes c'est tout le bar qui tape du pied et se bouscule. On ne le dira que trop mais il faut y aller au moins une fois. Il suffit de quelques morceaux pour que la foule se transforme en une entité rieuse dont nous faisons également partie. Le concert bat son plein, rien à dire si ce n'est qu'on se marre et qu'en ces temps de galères ça fait du bien. On regrettera seulement l'étroitesse du lieu qui a dû donner bien des sueurs froides au staff technique qui géra, semble-il, la soirée avec brio (c'est-à-dire sans qu'aucun des équipements n'explosent sous la chute d'un verre ou d'autres trucs plus ou moins identifiables).
 Il est 23h quand ça se termine. Le temps pour nous de partir avec encore en tête les échos celtiques de cette soirée et le plaisir d'avoir pu boire des bières de qualités, qui pour une fois ne coutes pas le quart d'un loyer étudiant (merci au bar pour ses prix modestes).

Vous l'aurez compris. Nous, Anach Cuan on aime et on vous les recommande fortement! (Alors plus d'excuses: Allez-y!).

Leur site: http://www.anachcuan.com (il faut cliquer sur la pochette de l'album).

lundi 14 novembre 2011

Un jour je me suis levé. Puis j'ai été à l'université...

Un jour, mue par une idée qui semblait tenir du bon sens, je suis allé à l’université. Au terme de ces quatre années j’ai touché à la science politique, fait de la sociologie, eu une licence en psychologie, bu une quantité impressionnante de bières, n’ait pas couché avec autant de femmes que dans mes fantasmes, ait été interdit bancaires, fait pour 7'000 euros de prêts en tous genres, changé quatre fois d’appartements, eu un radiateur brulé, une fuite d’eau qui se transforma en inondation, une bronchopneumonie, une infection urinaire et un nombre incalculable de poursuites judiciaires. Je n’ai toujours pas bien compris Freud et ne le comprendrai sans doute jamais, je ne suis pas bien certain de trouver un emploi et n’en trouverai surement pas, je suis sûr qu’au moins trois de mes professeurs ont ou vont avoir très bientôt des tendances psychotiques. Mais dans tout ce bordel j’ai rencontré des gens comme moi. Paumé dans un système dénué de toutes logiques sinon financière. J’ai vécu des histoires d’amours qui parfois ont été cool, surprenante et parfois pas. Juste tristement ordinaire. J’ai connu l’amitié qui se forme entre deux galères administrative ainsi que les haines de la concurrence estudiantine.
Bref, un jour je me suis levé et j’ai décidé d’aller à l’université.

jeudi 10 novembre 2011

Présentation youhou!

Nous rêvons encore parfois de cette époque perdue où les samurai pizza cat's venaient nous sauver des méchants. Où les chevaliers du zodiaque n'avaient d'autres buts que de sauver la princesse du Grand Pope. De ce monde simple où l'on pouvait parler de héros sans que votre interlocuteur pouffe de rire. J'ai vécu avec ces images structurantes des sauveurs de dernières minutes, ce qu'on appel maintenant la sous-culture, et ces schémas auront bien plus apportés à mon développement que la lecture de Descartes ou de Platon. Non pas que la philosophie n'ait pas été intéressante, mais elle présente la force maligne de vous retirer cette capacité à l'émerveillement. La seul part d'humanité que nous n'ayons jamais eu se trouve désormais enseveli sous une couche d'angoisse et de factures en retard... Voilà. Impossible donc de commencer ce blog sans vraiment nous présenter, ou en tout cas sans présenter notre projet. Contrairement à ce que disait l'autre: "Légion est mon nom, car nous sommes beaucoup" nous sommes ici très peu. Notre volonté est de promouvoir ceux dont le nom vous est encore inconnu, ceux qui cravachent dur pour pas grand-chose. Ceux qui ont eux envie de suivre le chemin de la création plutôt que celui, plus perfide, de la recherche d'emploi à plein temps. C'est l'essence de notre boulot. Toutefois il y a ici aussi les surprises du moment, les chroniques d'étudiantes et d'étudiante errant dans un univers administratif aussi sympa que la Sibérie un soir d'hiver ou encore, pourquoi pas, les questionnements qui nous prennent quand un président nous dit "Nan les gars, tout vas bien! À l'aise! Le chômage, la précarité et le reste c'est que des rumeurs!" (Il ne l'a évidemment pas dis comme ça hein?! Mais en gros...).

Nous espérons en tout cas que vous trouverez ici ce que vous êtes venu chercher. C'est-à-dire une dizaine de minutes rigolotes, un petit instant de repos entre nulle part et ailleurs.

Toute l'équipe!