lundi 12 mars 2012

J'ai donné du valium à mon chat.



J’ai envie d’une cigarette mais malheureusement j’ai arrêté il y a longtemps, c’est que c’est mauvais pour la santé voyez-vous. Je veux un café, mais comme j’en ai déjà bu trois aujourd’hui il va me falloir un déca pour pas que mon cœur explose, autant dire un faux café. Tout juste de l’eau et une solution déjà dix fois diluées. Nous voilà donc entré dans l’ère du pathétique et du simulacre. Un domaine stérile où règne la peur et la recherche d’une sécurité disparue le jour où nos parents et le père Noël n’ont plus fait qu’une seule et même personne. Pas de graisse c’est mauvais pour mes artères tout comme le chocolat, pas de clopes (suis pas dingue ! Je veux des poumons en forme moi !), pas de café, pas de trucs trop grillé (même si c’est terriblement bon), rien de vraiment exaltant ; vous risqueriez de mourir heureux. L’ombre du cancer règne en maître sur ce doux royaume, tout comme l’agression est reine sur celui des déconnades extérieures. Il ne me reste donc que les petites graines pour compenser ma faim, c’est insipide mais tellement bon pour le corps !  Et puis si, il me reste aussi l’alcool. Pour oublier, pour arrondir les angles d’un quotidien par trop de fois acéré et réel. Une ou deux cuites par semaine c’est mon dernier droit, ma dernière niche de liberté avant que le reste ne cède à la tentation du « vivre sainement ». Je parlerai bien de sexe mais là encore je tombe sous le coup de l’interdiction et de la déviance ! Pulsions malsaines, autodestruction inconsciente, respectabilité du corps, responsabilités (mais tiens voilà que je m’écorche le doigt en tapant ce mot), BÉBÉ, SIDA, mst et j’en passe. Les termes se pressent comme autant de fourches coléreuses brandies en l’air par les contempteurs de femmes et d’hommes fraichement libérés. C’est qu’on ne rigole pas avec le dogme du « vivre sain ». L’ère du pathétique m’écrase de tout son poids, de toute sa responsabilité, de toute sa lourdeur impossible. Il y a des blagues qui ont abouti sur des quatuors à cordes magnifiques comme le rappelais Kundera mais moi je tiens à ma légèreté, à mon espace insignifiant d’étudiant qui ne se soucie pas du « qu’en dira t’on plus tard ». Alors merde, voyez ma responsabilité mise à terre, ma dignité raccrochés au porte-manteaux du « plus tard » et regardez-moi, le cul posé sur une table visqueuse, hocher la tête aux sons électronique, embrasser la première venue, dégommer un paquet de Camel fortes et dépuceler quelques bières.


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